Le logiciel libre. Je suis tombé dedans il y a plus de 10 ans, et j’y suis toujours. Pas tout à fait intégriste barbu, mais avec des idées bien arrêtées, même si parfois, je fais des concessions pour me rendre les choses plus simple.
Le libre, c’est, pour moi, le partage, l’entraide, la diffusion des connaissances pour un accès à tous, sans distinction, à la connaissance, la technique. Afin que chacun, quelque soi son milieu, puisse s’approprier l’informatique (et le reste), et le maitriser. Être maître de son système et de ses données. Et partager ce que l’on peut.
C’est un beau projet, une belle utopie que cette communauté de partage et d’entraide. Elle est présente partout, sur tous les continents, des gens œuvrent ensemble, derrière leurs écrans, pour participer à un monde plus juste, un monde meilleur. Sans chercher le profit, la puissance, le pognon. Sur leur temps libre, simplement parce que cela compte pour eux, qu’ils veulent participer, aider, s’engager.
S’engager, car, pour moi, le libre, c’est de la politique. C’est une vision politique de la société. Le libre partage des connaissances et l’entraide. Le lien social que cela crée à travers internet, ce réseau des réseaux, entre des gens qui, sinon, ne se seraient jamais « rencontré ». Je crois en cela. C’est quelque chose de vraiment positif. Une mise en commun des connaissances, sans contre-partie. Et ils sont des millions dans cette communauté du libre.
Et pourtant… A peine plus d’1% d’utilisation de GNU/Linux pour les particuliers. Ce système est pourtant très performant, malgré, bien sûr, ses défauts, rien n’est parfait. Il respecte votre vie privée, enjeux très important. Mais, non, il ne perce toujours pas.
La communauté est divisée, retranchée et auto-centrée. Les fork à tout va (OpenOffice / LibreOffice, Mandriva / Mageia, les top nombreuses dérivées d’Ubuntu), l’entre-soi, ça n’aide pas à faire avancer les choses et rend le tout moins audible. Chacun milite pour son petit bout de libre, sans regarder autour. La politique menée par certains grands, dont Canonical par exemple, n’a pas aidé non plus, en décevant de nombreux libristes. Nombreux logiciels propriétaires inclut dans la distribution, la recherche desktop qui va sur Amazon… ce genre de chose, ça fait du mal. Mozilla également s’est attirée les foudres de la communauté (via les DRM notamment). De ce fait, chacun se retranche sur ses positions, sa vision du libre à lui, et garde ses œillères.
La communauté. On se demande parfois quelle communauté, tellement elle est multiple, divisée, forkée. Que sont devenu les valeurs de départ. Ce n’est pas de la nostalgie, un simpliste « c’était mieux avant », c’est un constat. Il manque les valeurs de départ. Aujourd’hui, elle a perdue ses racines, a oubliée d’où elle venait, c’est diluée dans la société individualiste, nombriliste et financière… C’est triste…
Il y aurait pourtant fort à faire, notamment pour lutter contre l’hégémonie des GAFAM. Développer de nouveaux services pour contrer ceux, propriétaires (et aspirateurs à données personnelles) qui existent déjà. Trouver un autre modèle au « tout gratuit » peut-être aussi. Beaucoup de travail reste à entreprendre pour changer les choses. Saluons quand même le projet « Dégooglisons internet« , un grand merci à Framasoft. D’autres projets donnent un peu d’espoir, comme par exemple MyCroft, Emmabuntüs, Own-Mailbox, La Brique Internet, Caliopen. Mais, manque de contributions, de visibilité, de soutien…
Il faut que le libre se relève, se réveille, retrouve ses valeurs qui l’ont fait grandir et devenir ce qu’il est aujourd’hui, afin d’être prêt à relever les défis qui l’attende (protection de la vie privé, démocratisation de GNU/Linux sur le desktop, décentralisation, concurrence des services privateurs…).
Alors, on se relève, on discute ensemble, et on avance ? Ou on se dilue et on se fait bouffer par la société et les GAFAM. Il faut agir, c’est un moment important, pour que vive le libre.
c’est un peu l’équivalent de ce que j’avais écrit sur mon blog politique ( https://icezine.wordpress.com/2015/09/11/france-europe-la-guerre-est-declaree/ ) et j’adhère, comme tant d’autres au propos. On se divise sur des questions parce qu’on oublie la trame de départ du libre, les fondamentaux. Mais en même temps, on est rattrapé, dans cette utopie, par des aspects commerciaux pour faire survivre les projets, se protéger de ceux qui voudraient breveter tout pour leur propre gain.
0,1% de desktop Linux.
Sachant que la grosse partie c’est du Linux non libre…
Sinon je ne vois pas en quoi le fork LibreOffice/OpenOffice est problématique, surtout que AOO est presque mort…
Après, le Libre… ça n’intéresse pas grand monde…