Numérique : et le made in France ?

Les gafam ont tout colonisés, le numérique aujourd’hui leur appartient. Ou presque. Et c’est navrant… Tellement navrant.

On parle beaucoup de croissance et d’emplois ces temps-ci. De formation au numérique également, filière qui recrute.

Et que fait-on ? Du gafam à tour de bras, partout, dans tous les domaines, à tous les niveaux. Tout en osant parler de souveraineté numérique, de régulation des gafam qui pillent nos données et ne payent quasiment pas d’impôts. On marche sur la tête totalement. Il y a bien, de temps en temps, une petite remontrance mais ça ne va jamais très loin. Dernièrement, la CNIL a prit une décision importante et qui va dans le bon sens avec son jugement sur Google Analytics qui est non conforme au RGPD (on ne le savait pas déjà ?). Et cet outil est présent partout sur le web, et notamment des sites gouvernementaux. Une bonne nouvelle pour Matomo Analytics, libre et éthique.

J’ai reçu, comme tout le monde, un mail de « Mon espace santé » pour m’annoncer la création du service en ligne. Et il est bien précisé « hébergé en France ». C’est bien ce fameux Health Data Hub ? De qui se moque-t-on ? Hébergé d’accord, mais si c’est dans une entreprise étrangère avec des systèmes propriétaires appartenant aux gafam, qu’est-ce que cela change que ce soit hébergé en France ?

Et toutes ces administrations, comme les entreprises, qui misent tout sur les géants Américains. N’aurait-on pas une filière du numérique en France ? Ne saurait-on rien faire en matière de développement logiciel, d’infra et d’hébergement, de cloud ?

Si, enfin, nous misions sur nos acteurs locaux du numérique. Nous avons de belles entreprises, grandes comme petites, qui font de belles choses, performantes, éthiques et respectueuses des données (un petit coucou à TeachReo, hébergé en France et sans gafam depuis plusieurs années, pour le domaine de la formation en ligne). Et qui payent leurs impôts ici. Ne serait-ce pas meilleur pour notre économie, pour nos emplois et notre croissance ?

Mais non, on continue (et l’état, malgré quelques belles paroles, ne montre pas vraiment un bon exemple) à engraisser ces géants.

Il existe bien évidemment des alternatives à leurs services et systèmes. Et notamment des outils libres (coucou à Framasoft ou la Mère Zaclys aussi). Les systèmes Linux (pour éviter de jeter des millions de PC non compatibles avec Windows 11, bravo Microsoft, tous ces déchets, ce gaspillage, c’est honteux). On a ce qu’il faut comme alternative, dans les outils, les systèmes, les logiciels. Et ce serait une formidable chance d’investir dans ce domaine pour améliorer tout cela et pouvoir reprendre en main nos systèmes et outils numérique, non ? Un chantier passionnant et utile. Le libre (qui est en pleine croissance) est le seul moyen de reprendre en main nos vies numérique et notre souveraineté.

Un autre numérique est possible, éthique et respectueux, bon pour nos vies et notre économie. Il est grand temps de se retrousser les manches !