Pour un numérique local

Souveraineté numérique, on entend beaucoup ces mots depuis quelques temps déjà. On forme au numérique de plus en plus dans nos écoles. Et nos CCI accompagnent de plus en plus également nos entreprises dans leur numérisation. On pourrait penser que tout va bien, que les choses avancent.

Mais si on regarde dans les faits… Dans nos écoles, on « offre » des ChromeBook ou des tablettes aux élèves, sans réelle formation, juste de l’équipement. Les demandeurs d’emploi sont envoyés chez Google Formation avec un ChromeBook, les formations au numériques se font toutes avec les outils des GAFAM. Les CCI, main dans la main avec ces même GAFAM, enferment nos entreprises dans des outils propriétaires sur lesquels elles n’ont aucun contrôle (merci les Google Atelier Numérique). Bref, on foule au pied notre souveraineté numérique et on agit totalement à l’encontre de nos acteurs locaux, de notre économie et de nos emplois.

Ces GAFAM vivent de l’exploitation de nos données personnelles, empochent des milliards et ne payent pas d’impôts chez nous (ou si peu) et ne participent pas à notre économie.

Existe-t-il des alternatives à leurs outils ? Oui bien sûr ! Et nous avons des acteurs locaux qui font de belles choses dans le domaine du numérique. Mais ce ne sont pas des licornes, des géants de la tech.

Je rêve d’un monde où nos CCI parleraient de Dolibarr, de Nextcloud ou encore de Jitsi (coucou à toi Free-Solutions) en recommandant nos acteurs locaux qui maillent notre territoire, tout en communicant sur SmartRezo.

Je rêve d’une éducation qui utilise BigBlueButton (coucou Lutice 😉 )pour faire les cours à distance qui se sont développés partout.

Je rêve de cours d’informatique qui traiteraient de Linux, des enjeux de souveraineté et de respect de la vie privée.

Je rêve d’une société où le numérique serait à notre service, au service de nos emplois, éthique, respectueux et local.

Il faut éduquer, informer, former les citoyens pour leur montrer qu’un monde numérique plus juste est possible. C’est à la base que nous pourrons faire avancer les choses, ensemble, petit à petit (c’était le but de Numericatous, qui peut-être renaîtra un jour). Notre société est colonisé par les GAFAM, il est temps de reprendre en main notre destin numérique.

Il faut qu’enfin nous donnions à nos acteurs locaux du numérique toute la place qu’ils méritent !

2 commentaires sur “Pour un numérique local

  1. Bravo pour cette profession de foi que je soutiens totalement.
    Je suis toujours étonné par le nombre de personnes qui veulent nous sortir de l’emprise des GAFAM/MAGAF et qui n’arrivent pas à travailler en synergie pour que leurs efforts se renforcent les uns les autres au lieu de s’annihiler.
    Les maximes de Léonard de Vinci peuvent nous aider :
    « De même que tout royaume divisé est bientôt défait, toute intelligence qui se divise en plusieurs études différentes s’embrouille et s’affaiblit. »
    « Deux faiblesses qui s’appuient l’une à l’autre créent une force. Voilà pourquoi la moitié du monde, en s’appuyant contre l’autre moitié, se raffermit. »
    « Savoir écouter, c’est posséder, outre le sien, le cerveau des autres. »

    Notre asservissement commence par l’usage abusif de l’anglais comme symbole du numérique (pas « digital » !) triomphant
    Pourquoi diable l’accueil de Bigbluebutton est-il en anglais ?

  2. Bonjour,
    Bravo pour votre action. Merci de prendre connaissance et de faire connaître le symposium organisé pour les 50 ans du langage Prolog, une grande découverte française:. Voici un court dossier sur l’évènement: https://tinyurl.com/2mxymsdc

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